Mon intention dans ce
film est de mettre en avant les petites gestes, les sensations de la vie de tous les jours. L’ambiance générale de ce dessin animé doit avoir la gaieté, l’insouciance et la simplicité qu’on retrouve dans les
chansons de Charles Trenet .
Le choix du fusain comme matière du dessin animé a été guidée par la présentation du story board à Paul Grimault. Le fusain permet des effets lumineux variés allant du sfumato au tracé affirmé ; il facilite les changements de perspectives en fondu au noir, et accompagne les plongées et cadrages en biais qui renforcent les timides incursions du spectateur dans l’intimité des personnes.
Le film raconte à un rythme très méditerranéen une belle histoire, emblématique du nouveau style Folimage, à la fois gentil, plein de charme et soucieux d’offrir un graphisme qui se démarque du « cartoon »
ambiant, plus proche de l’illustration de livres pour enfants.
Paroles en l’air est le premier film qui utilise un style graphique qui va devenir reconnaissable dans toutes les productions ultérieures de Folimage, y compris en volume : perspectives
accélérées sur des maison de guingois, visages recomposé à la manière cubiste, traitement sensuel des matières.
Essai sur la solitude et la difficulté de communiquer, l’auteur se démarque du style cartoon en donnant un rythme volontairement lent à son film, «pour mieux installer une ambiance poétique…